Le réseau saint Bernard.
En septembre 1940 le « service saint Bernard » prend naissance, plusieurs membres de la future armée secrète y jouent un rôle de premier plan.
L'impulsion vient de France, l'action à pour but initial d'aider les soldats français évadés. Le plan consiste à les dissimuler dans des wagons plombés en transit à travers notre pays et arrivant de divers lieux hors frontières (Luxembourg, Allemagne, Maastricht, via Liege, etc...).
Des noyaux de ce réseau fonctionnent à Treignes, Erquelines, Montigny-formation, Marchienne-St-Martin, et Charleroi.
L'action compte quatre phases différentes : un certain nombre de membres du réseau ont pour mission de détourner l'attention des gardes allemands lors de l'arrêt des trains. Un second groupe ouvre, à contre-voie, les portes vissées des wagons dont les numéros ont été communiqués au préalable. Les évadés sont amenés dans les dépendances de la gare ou dans des wagons vides à proximité. Après le départ du train, ils sont conduits dans des lieux d'hébergement amis.
Ils y sont nourris, peuvent se débarbouiller, leurs vêtements militaires ou d'évadés sont brûlés et remplacés. Beaucoup de résistants y sacrifient leur garde-robe, c'est pourquoi de la toile fournie par l'occupant pour occulter les locomotives est dérobée et transformée en « bleu » de travail. Des coffres, mi-bois mi-métal, comme les cheminots en portent à l'épaule pour emporter leur casse-croûte, sont fabriqués dans les ateliers à la barbe de l'occupant.
Muni de brassards d'agent des chemins de fer, les prisonniers de guerre seront acheminés dans cette tenue vers la France, dissimulés sur une locomotive ou son tender. Les évadés sont munis de fausses cartes d'identité, faux permis de travail, cartes de légitimation, etc...Après la frontière, ils sont confiés à un autre maillon du réseau. Près de 9.000 hommes, dont un certain nombre d'aviateurs alliés, empruntera cette voie pour l'étape suivante. Beaucoup, en fin de parcours, reprendront leur place dans les rangs des combattants.
Sources : il y a trente ans... la libération de Charleroi par André NEUFORT aux éditions des établissements DUFOUR Manage 1974.
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